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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 15:34
Débat d’Orientation Budgétaire : vers une augmentation des impôts en 2010

 

La lecture du DOB (Débat d’Orientation Budgétaire) présenté au conseil municipal du 28 janvier 2010, pourrait laisser croire que Perpignan est la ville la plus merveilleuse au monde, ou en tout cas au top des villes françaises. Malgré la baisse prévisible des recettes pour l’avenir, la nouvelle progression du taux de chômage, Jean-Marc Pujol et Jean-Paul Alduy nagent dans l’euphorie. « Les grands travaux de Perpignan sont maintenant terminés et la proximité peut devenir la première priorité. » Parmi les moyens pour y parvenir : 8 caméras de plus (85 au total) et un plan d’urgence propreté qui inclut la création d’une brigade verte :joli terme pour une police (encore une) de l’environnement.

En conclusion, une hausse des impôts à venir…justifiée par le fait qu’ils n’ont pas bougé depuis 8 ans.

Extraits d’interventions

- Nouvelle Union avec la Gauche : Nicole Gaspon (seule élue communiste) a évoqué un étonnant numéro d’équilibriste (les ressources diminuent : tout va très bien, les impôts vont augmenter !) sur fond d’approbation béate de la politique gouvernementale ( mise en concurrence des territoires et recul sans précédent de la démocratie). « On a du mal à comprendre votre cocorico, il faudrait à l’inverse sonner le tocsin. Quand aux 40 millions dédiés à la proximité, ils me semblent bien légers au regard des attentes. ». Martine Ruiz s’est interrogée sur les conséquences d’une hausse de l’impôt-ménage sur une population à faible taux fiscal. Robert Folcher a estimé que la multiplication des caméras n’est pas la panacée en matière de sécurité : la pose de caméras ne fait que déplacer les problèmes. Jacqueline Amiel-Donat, a développé l’idée que la politique d’investissement c’est bien, mais que la marge de manœuvre n’existe pas sur l’impôt. Frédéric Gonano a rappelé qu’un taux d’imposition ne signifie pas grand chose s’il n’est pas mis en vis à vis de ce à quoi cela correspond. 

- Union pour Perpignan : Clothilde Ripoull a parlé du caractère hasardeux des investissements réalisés et proposé de les réorienter (Université…) après étude d’un plan d’économies. Jean Codognes a évoqué le pouvoir d’achat , le partenariat avec l’agglo (régie de l’eau), les transports publics et le logement.

- Majorité : Jean-Paul Alduy (avec sa casquette de président de l’agglo) a évoqué le lancement d’un appel d’offre pour l’eau. Il a redit la nécessité d’agrandir le territoire actuel de l’agglo et affirmé que la politique du logement ne peut plus se définir pour Perpignan uniquement mais à l’échelle du bassin. Jean-Marc Pujol s’est félicité du taux d’endettement (3,34%) : « Lorsqu’on voit la dette de l’Etat, je ne veux pas recevoir de leçons » S’appuyant sur les sources citées dans le document, il affirmera qu’ «emprunter très bas et le plus longtemps possible, c’est bon ! »

Suite de l’ordre du jour

Après ces échanges (2 heures environ), il restait peu de chose à se mettre sous la dent parmi les 26 autres dossiers à l’ordre du jour (14 ont été votés à l’unanimité et 6 ont recueilli des votes contre). Une constante cependant parmi ceux censés être des opposants : Jean Codognes a encore une fois voté tous les dossiers avec l’équipe majoritaire, son co-listier Romain Grau était encore une fois absent !

Un dossier (voie littorale et contournement sud de Cabestany qui traversent le territoire de Perpignan) a occasionné un débat plus politicien. Jean Rigual qui habite le secteur (y aurait-il un lien ?) s’est drapé du vert de l’écologie pour s’opposer au projet. Jean-Marc Pujol a évoqué un projet dépassé du point de vue écologique et Jean-Paul Alduy d’une démarche archaïque. Tiens et pour le pont du « non-sens » (pardon celui qui devrait porter son nom), il n’a pas le même discours… Un positionnement qui risque de bloquer le résultat d’un travail de 7 ans (accord des autres communes dont Canet ainsi que de la Chambre d’Agriculture) destiné à désengorger la circulation de ce secteur.

La boulimie de développement de l’agglo (activée par  Jean-Paul Alduy et soutenue par Jean-Marc Pujol) vide peu à peu les possibilités de débat au sein du Conseil Municipal.

A ce rythme sera-t-il encore nécessaire d’avoir un débat d’orientation budgétaire dans les années à venir ?

 

Michel FRANQUESA

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