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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 12:03

Dans l'analyse que la plupart des médias font des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, le score de J-Luc Mélenchon est peu évoqué ou présenté comme un échec. Pour justifier la thèse de l'échec, ils comparent le score obtenu aux chiffres publiés dans les sondages. Méthode curieuse et peu scientifique alors qu'il y a 6 mois, l'objectif affiché par le Front de Gauche était d'atteindre un score à deux chiffres. Avec 11,1%, l'objectif est atteint même s'il est en deça de l'espoir entretenu par... les chiffres des instituts de sondages.

Curieusement, ces mêmes médias n'ont pas évoqué un échec de Marine Le Pen, annoncée en tête du 1er tour avec 24% par un sondage il y a un an, qui affirmait, elle-même, qu'elle obtiendrait plus de 20% des sondages et serait au second tour. L'objectif n'est pas atteint, même si les voix aspirées en 2007 par Nicolas Sarkozy et retournées vers le FN en 2012 lui offrent une bonne progression.

En traitant ainsi de manière subjective, les divers candidats, ces médias travestissent la réalité et alimentent la manipulation qui place Le Pen au centre du débat.

Pourtant la réalité est bien différente: le Front de gauche effectue une percée en voix comme en pourcentage. Sa dynamique est nationale et son score est homogène sur tout le territoire (70 départements au-dessus de 10%, aucun en-dessous de 7%). Une première depuis 1981, un deuxième candidat de gauche dépasse 10% au premier tour de la présidentielle.

Sur la ville de Perpignan, notre territoire d'activité, le score du Front de Gauche est également loin d'être un échec, le tableau et les quelques éléments d'analyse suivants le démontrent.

Resultats-Perpignan.JPG- Le Front de Gauche réalise la plus forte progression en voix (+4764) et en pourcentage (+9,68%) par rapport au PCF (M-G Buffet). Il atteint ou dépasse 10% dans 54 (79,4%) des 68 bureaux de la ville et 15% dans 6 d’entre eux. Dans des quartiers populaires, il est en deuxième position derrière le PS (bureaux 34 et 67) ou  talonne FN et UMP (bureaux 10 et 41). Meilleur pourcentage: 18,89% au bureau 34 (Edouard Herriot).

Les 10% sont dépassés dans 8 des 9 cantons perpignanai: seul le canton VII (Las Cobas-Bompas) fait exception.

En raison des glissements de voix en son sein, la globalisation des scores de la gauche radicale doit être mesurée. NPA + LO + FdG totalisent 6506 voix soit 13,02%. C’est une progression significative (+3054 voix et +6,59%) malgré les pertes de près de 3 voix sur 4 (-1385) et 2,50% pour le NPA et de 6 voix sur 10 (-327) et 0,57% pour LO.  
- Fait remarquable, le pourcentage du FN sur Perpignan passe sous la moyenne des P.O. Par rapport à 2007, il progresse de 10% dans le département mais de seulement 8,40% (+3643 voix) sur la ville. Il est en tête sur 9 bureaux. Meilleur score: 31,17% au bureau 1 (Léon Blum).
- Le principe de vase communicant avec l’UMP qui perd 4990 voix et 7,33% par rapport 2007, se vérifie sur la ville. Malgré cela, l’UMP arrive en tête dans 25 bureaux. Meilleur score: 46,20% au bureau 13 (salle des Libertés);
- Le PS progresse légèrement:  +179 voix et +2,38%. Il est en tête sur la moitié des bureaux (35 sur 68) dont un à égalité avec le FN. Meilleur score: 50,66% au bureau 67 (Pont-Neuf)
- Le Modem perd 60% de ses voix (-4849) et plus de la moitié de son pourcentage (-8,52%) de 2007.
- Les Verts gagnent 425 voix et 0,95%, sauf si on additionne les voix de Voynet et de Bove en 2007...
Chacun peut vérifier l'ensemble de ces éléments qui permettent une analyse plus sérieuse que celle de tous ces "experts commandités". D'ailleurs comment peut-on parler d'échec alors que la progression de l'ensemble de la gauche est essentiellement liée à la forte poussée du Front de Gauche?

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